Gérard Régnier raconte son exode de juin 1940 en historien, en le situant avec précision dans cette période qui apparaît avec le recul comme la plus sombre de notre histoire nationale : les « années noires ». Il décrit minutieusement la situation internationale au cours des années 1930, le recul des Alliés français et anglais face aux provocations d'Hitler et à sa « diplomatie du bluff », la confiance irraisonnée des responsables politiques timorés et des militaires incapables.
Son récit nous le montre à 6 ans, le 11 juin 1940, avec sa mère veuve et son frère de 12 ans, traversant l'estuaire de la Seine, du Havre à Trouville-sur-Mer, sur un bateau de pêcheurs, sous le mitraillage des avions Stukas allemands. En 1941 et en 1942, au Havre, pendant les bombardements, c'est une succession de nuits passées dans une cave minuscule. Évacué à Lillebonne en 1943, il voit un jour son jeune instituteur, dans la rue, en uniforme milicien. Il apprendra longtemps après la guerre que, appartenant à un groupe de lycéens résistants du Havre, il avait été arrêté en 1941 par la police allemande et emprisonné six mois à la prison de la Santé. Et, « privilège » d'un Havrais, l'auteur connaîtra un second exode, quatre ans plus tard, en août 1944, parcourant par étapes, entièrement à pied cette fois, les quarante kilomètres qui séparent Le Havre de Lillebonne. Les femmes tondues sur la place de la mairie, le jour de leur arrivée, est un souvenir indéfectible.
Plongé prématurément en observateur attentif dans le monde des adultes, les conditions exceptionnelles de cette période lui permettent de les apprécier dans leur comportement. Mais, protégé par une mère admirable, profitant du moindre petit bonheur au quotidien, il tient à montrer que pour l'enfant, les circonstances les plus dramatiques sont suivies très souvent de moments de joie, témoins de l'aptitude de l'enfance à la résilience.
Présentation : broché
- Langue
- Français
- Type
- Livre
- Format
- 155x230 mm
- Pages
- 160