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En 1025, Caen apparaît dans les textes sous la forme Cadumus, du celte signifiant « le champ du combat ». Deux ans plus tard, on apprend qu’elle représente une agglomération « située sur la rivière Orne, avec des églises, des vignes, des prés, des moulins, un marché, un tonlieu, un port et toutes ses dépendances ». Que s’est-il passé aux siècles précédents ?
Depuis soixante-quinze ans, des générations d’archéologues travaillent à reconstituer ce lointain passé, d’où les textes sont absents. L’existence d’un habitat artisanal gallo-romain est acquise. Puis, à la fin du premier millénaire, vient le développement d’un réseau de petites agglomérations ayant chacune son église.
C’est à partir de cet habitat polynucléaire que Guillaume le Conquérant va créer, entre 1050 et 1080, une ville qui se hissera parmi les villes majeures du royaume anglo-normand, avant de devenir une grande ville française.
Au cours des siècles suivants, Caen devient un important centre économique de l’Europe du Nord-Ouest. Cependant, de redoutables épidémies, suivies d’une guerre qui durera cent ans, laisseront Caen exsangue au milieu du xve siècle, avant que n’émerge la ville moderne.
Le Moyen Âge caennais a connu une histoire riche, originale, entre France et Angleterre. C’est l’objet de cet ouvrage.