« Un homme au teint clair de normand, aux yeux bleus, à la chevelure délicatement argentée et à la démarche juvénile féru d'art lyrique et dramatique », c'est ainsi que Georges Priem, fondateur des Amis du Vieux Havre, décrivait Edmond Derome au lendemain de la Grande guerre. Mort le 4 janvier 1976 au Havre, Edmond Derome, imprimeur havrais, fut un des premiers membres de l'association, dont à maintes reprises il fut chargé de rédiger les comptes-rendus des travaux et des excursions. À ce titre notamment, Georges Priem comptait
ce bibliophile et fin lettré au nombre des écrivains havrais. La lecture du journal rédigé par celui-ci durant la Grande guerre, et resté jusqu'ici inédit, vient conforter cette appréciation.
Quoiqu'écrit, suivant ses propres termes, sans « aucune prétention littéraire » et dans l'unique but « de conserver fidèlement, pour moi seul, des souvenirs précieux autant que douloureux », Edmond Derome prit cependant soin, avant sa mort, de faire don à la Bibliothèque municipale du Havre de trois carnets à la couverture rouge intitulés « Le Havre pendant la guerre », dans lesquels il avait consigné au jour le jour son expérience vécue au Havre. Ce témoignage vivant et angoissant, initiatique même, apporte un éclairage sur la vie locale dans un Havre bouleversé par l'afflux des troupes et par les effets de la guerre, quoique situé à plusieurs centaines de kilomètres du front. Si d'autres écrivains havrais ont décrit en quelques pages le Havre dans la première guerre mondiale, Edmond Derome est le seul à avoir raconté au quotidien, de 1914 à 1919, la vie de la Cité Océane, base arrière des troupes alliées, partagée entre nouvelles et rumeurs du Front et interrogations autour d'une guerre qui n'en finit pas.
- Langue
- Français
- Type
- Livret
- Format
- 220x240 mm
- Pages
- 320